Combien épargner par mois ? Puis, où investir cette épargne une fois constituée ? Ce sont les questions les plus fréquemment posées par bon nombre d’épargnants français. Voici notre réponse, fondée sur la conviction que tout le monde peut y arriver, selon sa capacité et son budget !
Commençons par rappeler la fameuse règle des 50 / 30 / 20, qui distingue trois types de dépenses auxquels il faut consacrer vos revenus et votre salaire selon des proportions cibles. Cette méthode pour gérer vos finances personnelles s'effectue typiquement sur une base mensuelle, les grosses rentrées (le salaire) et sorties (loyers, abonnements, remboursement de crédits et emprunt immobilier) se faisant traditionnellement tous les mois :
Oui mais…
La règle des 50 / 30 / 20 possède l'avantage d'être simple à retenir. Mais on peut aussi la critiquer, puisqu'elle ne fait aucune distinction entre celui ou celle qui gagne très bien sa vie, et ceux dont les revenus sont plus modestes (ou tout simplement moins stables). Les finances personnelles est bien une histoire individuelle !
De la même façon, cette règle ne fait pas de différence selon votre situation familiale. Or, un ou une célibataire n'auront pas les mêmes dépenses incompressibles qu'un parent de plusieurs enfants scolarisés. Autrement, la capacité d'épargne dépend forcément de la situation personnelle de chacun.
L’idée fondamentale à retenir est donc plutôt de vous donner un objectif ambitieux mais réaliste pour économiser une somme donnée tous les mois, le plus tôt possible, afin de commencer la constitution de votre patrimoine le plus rapidement possible. La régularité est un facteur puissant dans la création de l’épargne. Tout comme le fait d’avoir un plan à moyen et long terme.
L’autre principe fondamental à retenir est de faire travailler cette épargne, afin de la faire fructifier.
Sur la base de ce qui précède, il nous semble donc logique d’ajuster le pourcentage de son budget mensuel dédié à l’épargne en fonction de vos revenus mensuels.
Dit autrement, plus on gagne par mois, plus la partie de ses revenus qu’on peut arriver à mettre de côté devrait être importante. Ou, toujours en langage plus financier, plus vos revenus sont importants, plus votre capacité d'épargne l'est également. Et plus la proportion de votre budget consacré à l'épargne devrait être importante.
Une astuce utile pour faciliter votre effort d’épargne est de fixer un ou plusieurs objectifs, associés à celui-ci. Vous pouvez par exemple vous donner un objectif à court terme (un budget vacances d’été), ainsi qu’un projet d’épargne à plus long terme, comme par exemple la constitution d’une somme d’argent qui servira d’apport pour l’achat d’un bien immobilier.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier d’ajuster périodiquement la somme d’argent que vous mettez de côté, en fonction de l’évolution de vos revenus. Si vous bénéficiez d’une augmentation de salaire, augmentez la somme d’argent que vous mettez de côté tous les mois proportionnellement à cette augmentation. Si vous recevez un bonus, faites immédiatement un virement vers votre épargne d’une portion de celui-ci.
Inversement, si vos revenus déclinent, il est normal de réduire (toujours proportionnellement) votre effort d’épargne.
Attaquons-nous maintenant à l’emploi de l’épargne mise de côté. Quelle qu’en soit le volume, il est crucial de le faire travailler pour vous.
Si vous commencez à mettre de côté et à faire des économies, il s'agit d'abord de constituer une enveloppe de secours. Cette cagnotte vous permet de faire face au coup dur et aux dépenses inattendues. Cette première poche d'épargne s'appelle l'épargne de précaution, et les experts s'accordent pour recommander qu'elle soit égale à entre 3 à 6 mois de salaire (selon votre situation personnelle).
Une telle somme devrait vous permettre de faire face en cas de perte d'emploi, ou si votre voiture ou votre réfrigérateur tombe en panne. Et ce n'est qu'après avoir constitué cette épargne de précaution que vous pourrez économiser pour réaliser des projets financiers, comme l'acquisition d'une maison ou un appartement par exemple.
Pour constituer une épargne de précaution, mettez en place un virement mensuel automatique qui prélève une somme d'argent fixe tous les mois, pour la mettre sur un support sûr et toujours accessible. Car pas question de bloquer cet argent (il faut pouvoir en disposer immédiatement en cas de dépense importante et imprévue), ni de prendre des risques avec ce capital.
Le Livret A ou un livret bancaire feront donc très bien l'affaire. Dans le premier cas, vous bénéficiez de la garantie de l'État français. Dans le second, votre épargne de précaution jouit de la protection du Fonds de Garantie de Dépôts et de Résolution, qui garantit les dépôts bancaires jusqu'à 100 000 par personne, par banque, en cas de défaillance de votre banque.
N'oubliez pas de bien comparer les différents livrets bancaires que les banques proposent. Car il peut y avoir des différences conséquentes entre le niveau de rémunération et de taux d'intérêts qu'elles versent. Il existe notamment un certain nombre de super livrets qui versent des taux d'intérêts bien plus attractifs que les livrets bancaires classiques. Ce qui fera fructifier votre épargne de précaution bien plus vite, sans prendre de risques supplémentaires.
Attention, plusieurs banques proposent des livrets rémunérés avec un taux d’intérêt boosté pendant quelques mois, qui retombe ensuite. Dans votre analyse, il s’agit donc de bien prendre en compte le taux d’intérêt moyen du livret : ainsi il est plus attractif de placer votre argent sur un compte qui verse 4% pendant 4 mois, suivi de 3% (pour un taux moyen annuel de 3,33% brut sur un an), que sur un compte qui verse 5,25% pendant 2 mois, avant de retomber à 2% (pour un taux d’intérêt moyen de 2,54% sur l’année).
Un contrat assurance vie en euros constitue une autre solution pertinente pour votre épargne de précaution. En effet, sur ce type de contrat assurance vie, le capital investi est garanti par l'assureur (par contraste au contrat d’assurance vie en unités de compte, où votre capital peut être à risque). Pour le contrat en euro, vous ne pouvez pas perdre vos économies. En revanche, la somme minimale nécessaire pour souscrire à un contrat assurance vie peut être plus grande que celle nécessaire pour ouvrir un livret bancaire, et les frais de gestion facturés par la société d'assurance, à l'ouverture et pour la gestion du contrat assurance vie en euros peuvent rogner votre rendement net.
Enfin, afin de bénéficier de certains avantages fiscaux, il faut que votre argent reste investi sur le contrat assurance vie pendant une durée d'au moins 8 ans. Vous pouvez y accéder à tout instant, mais avant le 8ème anniversaire, tout gain éventuel sur vos économies sera soumis à l'impôt sur le revenu. Dit autrement, la liquidité d’un contrat assurance vie en euros est excellente (car l’argent qui s’y trouve est toujours accessible), mais les gains que vous pourriez réaliser sur vos placements seraient imposés au taux de la flat tax, si vous retirez une partie ou la totalité de ces placements de votre contrat, par le biais d’un rachat partiel (ou total).
Une fois votre épargne de précaution constituée, surtout n'interrompez pas le prélèvement mensuel automatique. Mais vous pouvez dorénavant placer et investir ces économies en prenant des risques considérés afin de viser des rendements plus élevés. La palette des placements possibles est quasi-infinie, allant des investissements traditionnels (actions, obligations, OPCVM, ...) à des alternatives plus complexes (produits structurés, SCPI, OPCI et autres formes de pierre papier, l’immobilier locatif, achat d’actions en bourse, placements obligataires) et même ésotériques (montres de luxe, grands vins, timbres rares ou voitures de collection).
Pour vous y retrouver, il est important d'accorder vos placements et investissements avec votre personnalité et vos convictions (ce que les spécialistes appellent votre profil de risque) et vos objectifs financiers.
Votre profil de risque s'apprécie en prenant en compte votre aisance en finance, votre goût pour le risque et votre horizon de placement (qui se calcule typiquement en années et non pas en mois).
En plus, vous pouvez avoir une conviction personnelle sur certains types de placement, et favoriser les placements en biens immobiliers par exemple. Ou encore, vouloir vous assurer que votre épargne est placée de façon socialement responsable, afin de contribuer à la transition énergétique et la protection de la planète.
Vos objectifs financiers et vos projets de vie vont déterminer votre horizon de placement. Si vous souhaitez constituer l'apport pour l'achat de votre maison ou appartement, vous économiserez probablement pour une durée de 3 à 8 ans (selon votre capacité d'épargne et l'importance de l'apport dont vous aurez besoin pour pouvoir sécuriser auprès de la banque l'emprunt immobilier dont vous avez besoin pour acheter la maison de vos rêves). Si votre projet est de financer les études supérieures de vos enfants, il se peut que votre horizon de placement soit de 10 à 15 ans. Enfin, si votre projet concerne votre retraite ou même la transmission de votre patrimoine aux générations futures, l'horizon d'investissement peut se compter en plusieurs décennies.
Plus l'horizon de placement est court (quelques années plutôt que quelques décennies), moins il faudra prendre de risques.
Plus vous êtes à l'aise en finance et confiant dans vos capacités à placer et gérer vos investissements dans le temps, plus vous pourrez vous permettre de prendre de risques.
Enfin, plus vous êtes prudent et conservateur de nature, et plus vous vous tournerez vers des placements sûrs, souvent à capital garanti, mais dont les perspectives de gain seront plus modestes.
Pour nous, il existe quatre principes clés à respecter afin de maximiser son épargne dans le temps.
Commencer à épargner le plus tôt possible est le premier principe fondamental pour maximiser la probabilité d'atteindre ses objectifs financiers. Épargner c’est comme faire du sport : cela peut facilement devenir une habitude (très saine), si on s’y met tôt. Apprendre aux enfants à mettre de côté une petite partie de leur argent de poche peut créer des habitudes très puissantes en termes d’épargne. Et l'épargne constituée tôt dans la vie a le plus de temps pour fructifier et faire des petits, selon le principe des intérêts composés. Les intérêts composés en langage courant se compare tout simplement à l’effet boule de neige.
Même si en début de carrière vos revenus ne vous permettent pas d’économiser beaucoup, une modeste somme d'argent mise de côté tous les mois peut constituer une épargne considérable dans le temps. En termes d'épargne, les petits ruisseaux font véritablement de grandes rivières. Surtout si vous pensez à augmenter le montant mis de côté par mois à chaque fois que vous bénéficiez d’une augmentation de salaire.
En mettant en place un mécanisme de transfert automatique d'une partie de votre salaire, vous rendez votre effort d’épargne indolore. Plus besoin d’y penser, votre épargne se renforce de mois en mois (par exemple grâce à l’application Cashbee).
Vous avez travaillé dur pour gagner l’argent que vous mettez de côté. Faites le travailler pour vous, sur des supports qui correspondent à votre appétence au risque. Mais ne le laissez pas dormir sur un compte courant car celui-ci ne rapporte rien. Avec l’effet des intérêts composés et/ou les performances de votre épargne, vous verrez que le temps fait des miracles ! (ou testez notre simulateur, afin de voir des projections chiffrées)
Combien épargner par mois et où investir cette épargne une fois constituée sont les questions les plus fréquemment posées. Voici notre réponse, fondée sur la conviction que tout le monde peut y arriver, selon sa capacité !