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Les trois types d'investissement des fonds de fonds private equity
Les modèles d'affaires des fonds de fonds en private equity est, sur papier, relativement simple. Ses gérants sélectionnent et investissent dans une dizaine des meilleurs fonds de private equity, proposant ainsi un placement très diversifié et relativement accessible à ses investisseurs (en contre-partie de commissions qui s'ajoutent aux commission facturées par les fonds de private equity sous-jacents).
Dans la réalité, les investissements faits par les fonds de fonds varient de nature et peuvent prendre trois formes complémentaires : des fonds de private equity primaires, des fonds de private equity secondaires et des co-investissements. Voici comment cela fonctionne dans la pratique.
Un fonds de private equity se donne pour mission d’investir dans des entreprises non cotées afin de les revendre, idéalement (beaucoup) plus cher, quelques années plus tard.
Dans le principe, un fonds de fonds de private equity a pour objectif d’investir dans plusieurs fonds de private equity, afin de se constituer un portefeuille diversifié de participations dans plusieurs fonds de capital risque.
Dans la pratique, les fonds de fonds en private equity investissent typiquement dans des fonds primaires, des fonds secondaires, tout en faisant potentiellement aussi des co-investissements. Qu’est-ce qui distingue ces trois formats de placements et comment peuvent-ils être optimalement combinés afin de délivrer une diversification efficace pour les investisseurs du fonds de fonds ?
Retour sur le rôle d’un fonds de fonds en private equity
Les investissements en private equity sont, par construction, très risqués. Il s’agit d’investir dans des entreprises, souvent jeunes et/ou relativement petites, qui ne sont pas cotées en bourse. Ces placements sont peu liquides (pas facile de vendre des actions, car il s’agit de trouver un acheteur au gré à gré en dehors des marchés organisés) et peuvent conduire à des pertes en capital, si les entreprises rencontrent des difficultés financières.
Les fonds de fonds jouent un rôle central dans la diversification, la démocratisation et la mutualisation des risques en private equity, car ils permettent aux investisseurs d’indirectement investir dans plusieurs fonds de private equity, qui chacun investissent dans plusieurs entreprises non cotées. En outre, ils permettent souvent de la faire à partir de 100 000 euros, ce qui peut paraître conséquent mais qui est une somme bien plus modeste que l’investissement minimal qu’un fonds de private equity peut exiger (potentiellement de plusieurs millions d’euros).
Mais cela ne veut pas dire que les investissements des fonds de fonds en private equity sont homogènes dans leur forme. En l’occurrence, ils investissent souvent en fonds primaires, en fonds secondaires et en co-investissements, dont la stratégie, la liquidité, le rendement potentiel et le profil de risque diffèrent sensiblement. Voici une analyse comparative pour éclairer les choix d’allocation d’un fonds de fonds.

1. Fonds primaires : la voie traditionnelle
L’investissement primaire consiste à souscrire à un fonds de private equity lors de sa levée initiale, avant que le gestionnaire n’ait déployé le capital, ou lorsqu’il commence à le faire. Le fonds de fonds devient ainsi un investisseur parmi d’autres Limited Partners (LPs).
Avantages :
- Accès à des gérants réputés et à des stratégies différenciantes.
- Diversification immédiate sur un portefeuille en construction.
- Potentiel de rendement élevé sur le long terme, en particulier dans les millésimes favorables.
Inconvénients :
- Période de "J-curve" : les premières années sont souvent marquées par des décaissements supérieurs aux distributions, le temps que les investissements produisent leurs premiers retours.
- Manque de visibilité sur le portefeuille final au moment de l’engagement.
- Liquidité très faible (durée de vie du fonds : 10 à 12 ans).
2. Fonds secondaires : la flexibilité et la visibilité
Les fonds secondaires acquièrent des parts de fonds de private equity existants auprès d’investisseurs souhaitant se désengager avant la liquidation du fonds. Le fonds de fonds investit alors dans des portefeuilles déjà constitués, souvent à prix décoté.
Avantages :
- Visibilité accrue sur la qualité des actifs sous-jacents (portefeuille déjà constitué).
- Réduction de la J-curve : distribution plus rapide et volatilité moindre.
- Possibilité d’acheter à prix décoté, améliorant le rendement potentiel.
Inconvénients :
- Moins d’accès aux gérants les plus recherchés, car le marché secondaire dépend de l’offre disponible.
- Potentiel de rendement parfois inférieur aux meilleurs millésimes primaires.
- Risque de sélection adverse (les actifs cédés peuvent être de moindre qualité).
3. Co-investissements : l’accès direct aux sociétés
Le co-investissement consiste à investir directement, aux côtés d’un fonds de private equity principal, dans une société cible. Le fonds de fonds bénéficie ainsi d’une exposition directe, souvent sans frais supplémentaires ou avec des frais réduits.
Avantages :
- Frais de gestion et de performance réduits par rapport aux fonds traditionnels.
- Sélectivité accrue : le fonds de fonds choisit précisément les sociétés dans lesquelles il souhaite investir.
- Potentiel de rendement supérieur grâce à l’absence de double couche de frais.
Inconvénients :
- Moins de diversification : chaque ticket est concentré sur une société.
- Nécessité d’une expertise interne pour l’analyse et le suivi des deals.
- Processus de décision et de closing parfois très rapide, nécessitant des ressources dédiées.
La diversité des placements des Fonds de fonds en Private Equity permettent d’optimiser leur diversification
Pour un fonds de fonds, la clé réside dans la combinaison judicieuse de ces trois approches. Les fonds primaires restent essentiels pour accéder aux meilleurs gérants et profiter des cycles de marché, tandis que les fonds secondaires offrent une gestion plus fine de la liquidité et du risque. Les co-investissements, enfin, permettent de booster la performance nette, à condition de disposer des partenariats, des ressources et de l’expertise nécessaires pour sélectionner les opportunités et gérer la concentration des risques.
Une allocation équilibrée entre ces stratégies maximise la diversification tout en optimisant le couple rendement/risque.
