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Les cinq mythes de l'assurance vie
20/12/2023

Les cinq mythes de l'assurance vie

En bref

Plan de l'article

Alors que les Français ont énormément épargné depuis le début de la pandémie, l’assurance-vie a vu ses encours fondre de 6,5 milliards d’euros en 2020, selon la Fédération française de l’assurance. Dit autrement, l’argent mis de côté, de façon plus ou moins forcé durant le confinement, s’est retrouvé principalement sur des comptes courants, le Livret A et d’autres supports sur lesquels l’épargne reste toujours disponible (mais n’est que très peu ou pas rémunéré).

Nous pouvons y voir un niveau de prudence qui reste culturellement élevé en France, probablement renforcé par le sentiment d’incertitude que nous pouvons ressentir face au contexte actuel. Mais la désaffection (relative) vis-à-vis du contrat d’assurance vie s’explique sans doute aussi par quelques incompréhensions persistantes des épargnants à son sujet.

Voici les 5 mythes que nous entendons le plus souvent, à tort, à l’égard de cette solution d’épargne, pourtant très largement disponible et bien plus flexible qu’on ne le croit.

1. L’assurance vie, c’est pour les riches

Faux. Il est vrai que l’encours moyen sur un contrat assurance vie en France était supérieur à 44 000€ en 2018. Mais il s’agit d’une moyenne. Et si les plus fortunés peuvent y placer plusieurs millions d’euros, l’ouverture d’un contrat peut se faire avec des sommes bien plus modestes. Ainsi, chez Cashbee, notre partenaire Generali vous permet de le faire à partir de 1000 euros. Ce n’est pas rien, mais pas besoin d’être Elon Musk (le fondateur de PayPal, puis de Tesla) non plus.

2. Il faut s’y connaître en finance

Pas nécessairement. Car en matière d’assurance-vie, c’est comme au restaurant, soit vous dînez à la carte, soit vous prenez le menu du jour, ou même, vous pouvez faire confiance au chef, qui vous servira alors ce qu’il sait fait de mieux.

Une “enveloppe” très flexible

Le contrat assurance-vie permet de placer son argent dans des actions, des obligations, des actifs immobiliers, ou encore dans l’or. Il permet aussi d’investir dans des produits structurés, des fonds (sorte de paniers pré-définies mélangeant actions et/ou obligations selon des thématiques, par exemple “les actions du CAC40” ou “les obligations étatiques européens”), en France ou à l’étranger. Bref, schématiquement, l’assurance vie n’est qu’une enveloppe juridique et fiscale dans laquelle vous pouvez glisser énormément de placements différents.

Pour les pros, l’assurance vie en gestion libre

Pour celui ou celle qui souhaitent investir de façon indépendante, il existe les contrats en gestion libre. Vous avez la main sur vos placements, mais mieux vaut s’y connaître en finance. Car il vous incombe maintenant de sélectionner parmi l’éventail très large des fonds et des possibilités de placements, ceux que vous préférez. Ces placements devront correspondre à la stratégie d’investissement que vous aurez préalablement établi, sur la base de vos convictions, de votre lecture des conditions de marché et de votre profil de risque. Ensuite, il faudra disposer de temps, afin de suivre l’évolution de votre portefeuille au fil de l’eau, et faire des ajustements en cas de besoin.


L’assurance vie en gestion pilotée, pour les amateurs éclairés

Mais cette enveloppe peut aussi s’avérer très utile pour l’épargnant moins sophistiqué (mais éclairé), qui souhaite faire travailler son argent de façon intelligente, tout en n’étant pas expert en la matière. C’est pour eux et pour ceux qui manquent de temps que les solutions assurantielles “sous mandat” ont été inventées. Dans ce second schéma, vous chargez des équipes de spécialistes de gérer votre épargne, pour votre compte. Soit entièrement à leur guise, soit dans la limite de certaines contraintes que vous leur aurez préalablement imposées. Par exemple, vous pourrez exclure le secteur de l’armement et du tabac et imposer des investissements socialement responsables.


Le gestionnaire aura l’obligation de vérifier votre niveau de connaissance en finance et votre appétence pour le risque, et d’en tenir compte dans ses recommandations de placement. Il est soumis à ce que l’on appelle “le devoir de conseil”. Bref, la gestion pilotée vous permet de laisser faire conduire par un as du volant, mais c'est vous qui choisissez la voiture, la destination et la vitesse à laquelle vous roulez

3. Sur un contrat assurance vie, l’épargne est bloquée pendant au moins 8 ans

Non, mais la référence à la période de 8 ans n’est pas non plus complètement dénuée de sens.

A priori, un produit d’épargne longue

Un contrat d’assurance vie constitue a priori une enveloppe pour votre épargne longue, c’est-à-dire pour l’argent que vous mettez de côté avec l’intention de le faire travailler pendant quelques années au moins. C’est un support attractif pour toute somme que vous voulez faire fructifier sur une durée longue. Par exemple pour financer votre retraite, ou encore pour vous constituer un apport pour l’achat de votre résidence principale dans 5 ans.

En cas de besoin, les retraits sont toujours possibles

Pour autant, cela n’implique pas que votre épargne est bloquée. Vous pouvez toujours retirer une partie ou même la totalité de votre épargne, si vous en avez besoin, et cela dans des délais relativement brefs. Pour cela, il suffit de passer un ordre de rachat (le “rachat partiel” étant en langage assurantiel l’équivalent d’un “retrait” en termes bancaires), ou effectuer un rachat total, si vous voulez clôturer votre contrat.

Sachez que pour les contrats en euros (ceux qui sont à capital garanti) les délais sont typiquement très courts et vous recevez votre argent en quelques jours ouvrés. Pour des retraits (rachats partiels) sur des contrats en unités de compte, cela peut être plus long, car les gestionnaires doivent d’abord vendre certains investissements de votre portefeuille pour récupérer la somme dont vous souhaitez disposer. Mais les meilleurs de la place (dont les partenaires de Cashbee !) peuvent fournir l’argent demandé en 4 jours ouvrés.

Attention à la fiscalité

Tant que vous n’effectuez pas de rachats, vos gains ne sont pas imposés.

Lorsque vous effectuez un retrait (... euh un rachat partiel, dans le langage assurantiel !) ou si vous clôturez votre contrat et que vous demandez à récupérer la totalité de votre épargne, vos gains éventuels deviennent imposables. Ils sont alors soumis à l’impôt sur le revenu.

Mais si votre contrat d'assurance-vie existe depuis plus de 8 ans, vous bénéficiez d’un abattement annuel de 4 600 € (personnes seules) ou de 9 200 € (pour les couples mariés ou pacsés soumis à imposition commune) quelle que soit la date des versements et quel que soit le régime d'imposition.

4. Mon capital est garanti

C’est possible, si vous le souhaitez, mais ce n’est pas nécessairement la bonne solution pour vous. Rentrons dans les détails. Comme évoqué ci-dessus, il existe deux grandes familles de contrats assurance vie :

Le contrat assurance vie “en euros”

Il est effectivement à capital garanti, et c’est la société d’assurance vie qui vous donne cette garantie sur la somme que vous placez au départ. En contrepartie de cet avantage considérable, votre argent est investi de façon extrêmement prudente, justement afin de pouvoir honorer la garantie. Typiquement, l’assureur place l’argent dans des obligations d’État. Or ces titres ne produisent quasiment plus aucun rendement. Certains d’entre eux sont même à rendement négatif. Ce n’est donc pas surprenant de constater que le rendement moyen sur les contrats d’assurance vie “en euros” a fortement chuté durant les dernières années, pour se situer autour d’un pour cent (après commissions, ou “net de frais”). Donc oui, vous ne pouvez pas perdre votre mise, mais ce sera compliqué de préserver votre pouvoir d’achat, l’inflation pouvant être supérieure au rendement net perçu.

Le contrat assurance vie en unités de compte

Alternativement, vous pouvez placer votre épargne dans un contrat en “unités de compte”, c’est-à-dire investir, ou faire investir pour votre compte, dans des actions et/ou des obligations etc. Ces classes d’actifs ont historiquement, sur des durées longues, procuré des rendements moyens bien meilleurs. Le hic, c’est que de temps à autre, leurs valeurs peuvent aussi chuter, parfois brutalement. Si vous êtes obligé de vendre au creux de la vague, vous risquez de récupérer moins que votre mise de départ. Vous risquez des pertes en capital.

En conclusion, l’assurance vie peut être à capital garanti. C’est systématiquement le cas pour les contrats dits “en euros”, très populaires pendant un temps. Mais ces contrats à capital garanti fournissent un rendement très faible et ne constituent donc pas la panacée. La composition optimale de votre contrat assurance vie doit se définir selon votre profil, qui est lui-même le résultat de votre âge, de votre horizon de placement, de votre goût pour le risque, de votre compréhension de la finance et de votre objectif d’épargne.  

5. Je peux perdre ma chemise

Oui, mais en théorie seulement, notamment si l’on prend quelques précautions de bon sens.

Le capital est à risque en unités de compte

Le sentiment de pouvoir perdre un peu, voire potentiellement une grande portion de l’épargne pour laquelle nous avons durement travaillé, n'est pas agréable. Et notre aversion au risque est culturellement ancrée dans nos habitudes. Donc pourquoi le chercher délibérément à travers un contrat assurance vie en unités de compte, dont nous savons maintenant que les placements sont “à risque” ? Parce que nous comptons sur la diversification et l’effet du temps.

La diversification et le temps jouent pour nous

Le risque de tout perdre est réel si nous mettons tous nos œufs dans le même panier. Vous avez peut-être entendu parler de la mise en liquidation récente de la société technologique allemande Wirecard, ou, dans le passé, des sociétés pourtant connues comme Parmelat en Italie ou encore Enron aux Etats-Unis. Et leurs actionnaires ont effectivement essuyé de grosses pertes. Mais l’objectif d’un contrat assurance vie en unités de compte est justement de vous permettre de remplir votre panier de plein d’oeufs différents. Différents par leur nature (allant des actions aux obligations en passant par l’immobilier et l’or), par leurs origines géographiques et par leurs secteurs d’activité. Et il est très rare que toutes les classes d’actifs partout au monde chutent brutalement et en même temps. Donc un contrat assurance vie bien diversifié vous protège contre les corrections qui peuvent concerner une société ou un secteur donné. Dans le contexte actuel par exemple, les pertes subies dans les secteurs du tourisme et de l'hôtellerie devraient être compensées par les gains dans les secteurs de la technologie et des services à domicile.

Par ailleurs, les chutes brutales ne durent typiquement pas longtemps. Or, souvenez-vous, par définition, nos placements en assurance vie sont investis sur le long terme. Et si notre argent est placé pour au moins quelques années, sur un support intelligemment diversifié (géré par nous-mêmes parce que nous sommes experts, ou par des experts à qui nous avons choisi de déléguer la gestion sous mandat de notre argent), alors nous avons le temps de laisser passer l’orage et attendre que le beau temps revienne.

Donc  sur papier, nous pouvons subir des pertes sur nos placements en assurance vie. Mais pour l’épargnant qui a un horizon d’investissement pluriannuel et qui diversifie ses placements, la probabilité de perdre une partie de son épargne est très faible et sans commune mesure avec les gains potentiels qu’un portefeuille intelligemment construit devrait lui procurer au fil du temps.  

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