Taux d'intérêt: pourquoi toutes les banques sont différentes?

Oct 17, 2022

Depuis que les taux se sont mis à monter, certaines banques ont (enfin) commencé à ajuster les intérêts qu’elles versent sur leurs livrets. Mais pas toutes… Quelles banques paient le plus, et pourquoi ces écarts de taux d’une banque à l’autre existent ? Explications.

Un phénomène nouveau : des taux positifs !

Jusqu’à récemment, les taux directeurs de la BCE étaient négatifs, tout comme le rendement sur la dette de l’État français à 10 ans. Dans un tel contexte, les intérêts sur nos livrets bancaires étaient quasi-nuls et même le fameux livret A ne versait que 0,50% par an (et uniquement jusqu’à 22 950 euros par personne). 

Petite remarque annexe : le fait que les taux aient été pendant plusieurs années négatifs est aujourd’hui perçu comme “normal”, mais rappelons tout de même qu’il s’agissait d’une situation exceptionnelle. Ce n’est pas parce que nous nous y sommes habitués qu’il est logique de considérer que c’est au prêteur de payer l’emprunteur.

Mais voilà que les banques centrales se sont mises à relever les taux directeurs avec vigueur, afin de combattre l’inflation galopante, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Europe. Par ruissellement, on observe une hausse notable des taux des obligations d’Etat. En France, l’Obligation Assimilable du Trésor (OAT) à 10 ans à vu son rendement passer de 0,23% au début de l’année à plus de 2,86% aujourd’hui.

(Certaines) banques suivent le mouvement

Des intérêts en moyenne assez bas

Cette hausse des taux généralisée a-t-elle eu un effet sur la rémunération de nos dépôts ? Oui, mais de façon encore modeste. Prenons les statistiques officielles de la Banque de France : actuellement, la rémunération des dépôts des ménages s’est accrue de 0,77% en juillet, pour atteindre les 1,12% en août. Cette hausse est largement attribuable à la montée du taux du Livret A, porté à 2% depuis le 1er août. Car ailleurs, sur les livrets “ordinaires”, le taux d’intérêt moyen est passé de 0,09% à … 0,17%.

Les arbres derrière la forêt

Donc à première vue, les taux d’intérêts sur les livrets d’épargne ont enfin entamé un mouvement à la hausse, mais de façon très marginale. Derrière cette statistique peu enthousiasmante se cachent néanmoins d’importants écarts.

Les grandes enseignes (BNPParibas, les Caisses d’Épargne, la Société Générale, le Crédit Agricole...) n’ont pas vraiment bougé. La rémunération sur leurs livrets d’épargne dépasse à peine 0%.

Heureusement, ce ne sont pas les seules banques de la place. Des acteurs bancaires dits spécialisés, comme My Money Bank, PSA Banque ou encore RCI ont bien ajusté leurs taux d’intérêts à la hausse. La meilleure offre du moment (celle que nous distribuons sur Cashbee) vous permet de bénéficier d’un taux de 3% pendant 4 mois, dans la limite de 150 000 €, et de 1,2% ensuite.

Qu’est-ce qui explique un tel écart ? La raison principale est que ces banques n’ont pas le même modèle, ni la même organisation.

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Des modèles économiques différents

Les banques spécialisées mentionnées ci-dessus ne fonctionnent pas comme les grandes banques de réseau. Elles sont focalisées sur une ligne d’activité principale (typiquement le crédit), pour laquelle il n’est pas nécessaire de disposer d’un réseau d’agences, maillant l’ensemble du territoire et donc très coûteux. Mais en choisissant de fonctionner sans agences physiques, elles se coupent d’un canal naturel de collecte de dépôts.

Ces banques spécialisées ne bénéficient pas non plus de la même notoriété. Nous sommes habitués à voir les grandes enseignes bancaires à tous les coins de rue, à la télévision et en tant que sponsors de grands événements sportifs. Le logo de la BNP est associé à Roland Garros, celui de la Société Générale au rugby. Nous avons donc une tendance naturelle à ouvrir des comptes chez elles. Par facilité, par habitude (parce que nos parents y sont), ou encore parce que c’est rassurant — le facteur “vu à la télé”.

Par construction, les banques spécialisées utilisent d’autres moyens pour financer leur activité de crédit. Ainsi, lorsque les taux d’intérêts étaient bas, elles ont eu massivement recours aux marchés obligataires qui leur ont permis de se financer à un coût historiquement bas. 

Malheureusement pour elles, la remontée brutale des taux a considérablement renchéri cette source de financement. Là où elles se finançaient à taux zéro, elles doivent désormais payer des coupons qui peuvent dépasser les 4% ! Ceci, alors que le taux d’usure (le taux maximum auquel elles ont le droit de prêter) ne remonte que très lentement (3% pour le crédit immobilier). Tout nouveau crédit entraîne donc une perte sèche…

Dans ce contexte, les dépôts redeviennent indispensables pour continuer à développer leur activité. Et puisque qu’elles n’ont pas de réseau pour attirer les dépôts de façon organique, elles proposent logiquement des taux de rémunération supérieurs à ceux de la concurrence. 

Les puristes ajouteraient que ces taux d’intérêts plus attractifs reflètent aussi le risque de crédit des banques qui les proposent. Rappelons sur ce point que les déposants bénéficient de la garantie des dépôts, à hauteur de 100 000 euros par personne et par banque. 

Le fait de verser des intérêts plus élevés n’est - finalement - pas un si mauvais deal pour les banques spécialisées. Car rappelons le, elles n’ont pas à supporter le coût élevé d’un réseau de distribution en propre.

Faire son marché commence à payer … et vaut donc le coup

Dans le contexte actuel de hausse de taux, l’écart entre les intérêts que vous pouvez obtenir chez les meilleurs payeurs d’une part et les grandes enseignes d’autre part augmente. En effet, les grandes banques de détail comptent sur une certaine viscosité de leurs dépôts. En clair, elles comptent sur votre flemme ! Statistiquement, vous êtes susceptible de laisser vos dépôts sur leurs comptes peu ou pas rémunérés. 

Pour autant, elles ont déjà relevé les taux d’intérêts qu’elles appliquent sur leurs prêts immobiliers, prêts à la consommation et prêts automobiles. Afin de maximiser ainsi leur marge, nette d’intérêts.

Notre conclusion : il est temps de comparer les offres

La hausse des taux fait le jeu des grandes banques de la place, qui augmentent rapidement les tarifs sur leurs prêts, mais qui comptent sur le manque de réactivité de leurs clients pour continuer à bénéficier de dépôts qui ne leur coûtent (presque) rien.

Les ajustements effectués dans les dernières semaines par les banques spécialisées rendent leurs offres de rémunération de dépôts bien plus attractives. 

Comparer les offres est aujourd’hui facile via des comparateurs comme Moneyvox. Ouvrir un compte rémunéré l’est tout autant, grâce à des applications comme Cashbee. Il n’y a vraiment plus beaucoup d’arguments pour ne pas y consacrer quelques minutes.

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