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Guerre et marchés financiers : comment réagir face à l'incertitude géopolitique ?

June 23, 2025
Marc Tempelman

L’entrée en guerre des États-Unis aux côtés d’Israël a récemment ravivé les inquiétudes sur les marchés financiers mondiaux. Hausse du cours du pétrole, pression sur les marchés actions et chute de la valeur du bitcoin : peut-on anticiper les réactions des marchés en cas de guerre ? Quelle stratégie d’investissement adopter dans ce contexte ? 

Nous pensions qu’il était utile d’analyser le passé afin d’identifier quelques suggestions pratiques qui permettent de naviguer ce type d’environnement de marché.

Un choc immédiat, mais souvent temporaire

L’histoire financière récente le confirme : le déclenchement d’un conflit armé provoque presque systématiquement une réaction négative des marchés. Les investisseurs, adversaires naturels de l’incertitude, réagissent en vendant massivement les actifs risqués. Un peu selon le principe simpliste de “mettons-nous à l’abri d’abord, on analysera la situation plus tard”. 

Lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’indice boursier américain S&P 500 a chuté d’environ 2 % en une séance, tandis que les bourses européennes perdaient jusqu’à 4 %. Après les attentats du 11 septembre 2001, le Dow Jones avait plongé de plus de 7 % lors de la réouverture de Wall Street, une des pires séances de son histoire récente.

Selon une étude du Wall Street Journal portant sur 29 événements géopolitiques majeurs depuis 1941, les marchés actions américains ont chuté en moyenne de 5 à 10 % dans les jours ou semaines suivant le déclenchement d’une crise. Mais, comme le souligne The Economist, le plus frappant reste la rapidité du rebond : il faut en général moins de 50 jours pour que les indices retrouvent leur niveau d’avant-crise. 

Après l’attaque de Pearl Harbor, par exemple, le Dow Jones avait effacé ses pertes en moins de 40 jours. Lors de la guerre du Golfe en 1991, le S&P 500 a rebondi de 17 % en trois mois après une chute initiale de 5 %.

Les valeurs refuges plébiscitées

Dans ce contexte d’incertitude, certains actifs tirent leur épingle du jeu. L’or reste la valeur refuge par excellence : lors des premières semaines du conflit en Ukraine, le métal jaune a franchi le seuil symbolique des 2 000 dollars l’once. Il a dépassé la barre des 3 000 dollars au mois de mars de cette année…

Les obligations d’État des pays jugés sûrs, comme les Treasuries américains ou le Bund allemand, voient également leur demande augmenter, entraînant une baisse de leurs rendements. Le Financial Times souligne aussi l’attrait du franc suisse et du yen japonais, deux monnaies perçues comme des havres de stabilité en période de turbulence.

À l’inverse, les actifs risqués – actions de pays directement impliqués, devises émergentes – sont généralement délaissés. À l’exception de certains secteurs, qui peuvent sur-performer : les valeurs de la défense et de l’énergie profitent souvent de la hausse des dépenses militaires et des tensions sur les marchés pétroliers. 

Ainsi, lors de la guerre du Golfe, les entreprises pétrolières et d’armement ont progressé alors que le reste du marché reculait.

Effet paradoxal : quand la guerre rassure les marchés

Si l’annonce d’un conflit provoque presque toujours une chute des marchés, il existe de rares exceptions à cette règle. Lorsque la guerre met fin à une longue période d’incertitude, elle peut, paradoxalement, déclencher un rebond boursier. 

En janvier 1991, le lancement de l’opération Desert Storm (pour Tempête du Désert) avait été largement anticipé par les marchés. L’annonce de l’offensive a marqué le début d’un rallye boursier, apportant  de la clarté sur le timing de cette campagne militaire très attendue. 

De même, alors que la Seconde Guerre mondiale battait son plein, à partir du débarquement, les indices boursiers se sont envolés, portée par l’espoir et l’anticipation de reconstruction et de paix.

Conseils aux investisseurs : garder la tête froide

Face à la volatilité induite par les conflits armés, le consensus des experts est clair : il ne faut pas céder à la panique. Les corrections sont généralement temporaires et les marchés rebondissent plus vite qu’on ne l’imagine. 

La diversification, la détention d’actifs refuges (or, obligations souveraines) et l’évitement des ventes précipitées sont des réflexes essentiels. 

Enfin, il est illusoire de vouloir « timer » parfaitement le marché : à moyen terme, ce sont les fondamentaux économiques qui reprennent le dessus.

Stratégies d’investissement face à la guerre et à l’instabilité géopolitique

Dans un contexte où les conflits armés et les tensions géopolitiques redessinent sans cesse la carte des risques financiers, il est essentiel de dépasser la simple observation historique pour adopter une approche stratégique et résiliente. Les épisodes récents, qu’il s’agisse de la guerre en Ukraine, des tensions actuelles au Moyen-Orient ou de la montée du protectionnisme commercial, rappellent que la volatilité et l’incertitude sont devenues des constantes des marchés mondiaux.

Il est donc utile de résumer les bons réflexes à adopter, pour permettre à votre portefeuille de placements de traverser la tempête.

Recommandations en période d’instabilité géopolitique

Ne pas céder à la panique et éviter les ventes précipitées

L’histoire montre que les corrections liées aux conflits sont généralement temporaires. Vendre dans la panique expose au risque de manquer le rebond souvent rapide des marchés après la phase aiguë de la crise. Il est donc préférable de conserver ses positions sur des actifs de qualité, surtout si leur potentiel à long terme reste intact.

Diversifier son portefeuille

La diversification reste la meilleure défense contre l’incertitude. Il s’agit de répartir ses investissements entre différentes classes d’actifs (actions, obligations, matières premières), zones géographiques et secteurs d’activité. Cette approche permet d’amortir les chocs localisés et de profiter des opportunités qui émergent dans certaines régions ou industries moins exposées aux tensions.

Renforcer l’exposition aux actifs refuges

  • Or et métaux précieux : L’or demeure la valeur refuge privilégiée lors des crises, son prix ayant tendance à s’apprécier fortement en période de tensions.
  • Obligations souveraines de pays stables : Les obligations américaines (Treasuries), allemandes (Bunds), françaises (OAT) ou suisses sont traditionnellement recherchées pour leur sécurité.
  • Les placements sans risques, comme le fonds euro, peuvent permettre de mettre (une partie) de votre portefeuille à l’abri, tout en visant un rendement supérieur à l’inflation. Surtout si vous optez pour un fonds euro boosté, qui permet de bénéficier d’une bonification qui vient s'ajouter au taux de participation aux bénéfices. L’offre de ce type actuellement en cours chez Cashbee fait partie des solutions pertinentes dans le domaine.

    Vous augmenterez ainsi la part d’investissements liquides, qui seront à déployer lorsque vous aurez identifié le bon moment et/ou la bonne opportunité de placement.

Surveiller les secteurs porteurs en période de crise

Certains secteurs, comme la défense, l’énergie et les matières premières, peuvent surperformer lors des tensions géopolitiques. L’anticipation d’une hausse des dépenses militaires ou d’une flambée des prix de l’énergie peut offrir des opportunités d’investissement ciblées. Un ajustement (modeste) tactique qui favorise votre exposition à ces secteurs peut faire sens.

Maintenir/ instaurer des versements programmés

Si vous ne l’avez pas encore fait, un contexte de marché volatil peut être le bon moment pour mettre en place un virement automatique (aussi appelé versement libre programmé) qui viendra alimenter votre portefeuille de placements de façon régulière, typiquement mensuelle. Ainsi, vous lissez votre point d’entrée sur les marchés financiers dans le temps, et vous profiterez d’éventuelles corrections de marché pour une partie de vos placements.

Vers une nouvelle ère de gestion des risques

À l’heure où chaque crise géopolitique peut avoir des répercussions systémiques et où la distinction entre actifs risqués et refuges devient moins tranchée, la discipline, la diversification et la réactivité sont plus que jamais des vertus cardinales pour l’investisseur. 

Les stratégies d’« investissement tactique » – comme l’augmentation temporaire de l’exposition à l’or ou à certaines matières premières, ou encore la réduction des positions sur les marchés les plus exposés – complètent désormais les approches traditionnelles de long terme.

Enfin, il convient de rappeler que la volatilité immédiate, bien que déstabilisante, ne remet pas en cause la capacité des marchés à rebondir. Miser sur la résilience des économies, tout en restant vigilant et agile, demeure la meilleure stratégie pour traverser les tempêtes géopolitiques et en sortir renforcé.

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