Bull ou Bear : Analyse des perspectives d'investissement

Oct 1, 2021

Ancien banquier, fondateur d’une appli d’épargne, on me pose fréquemment les mêmes questions : est-ce que c’est le bon moment pour acheter ? Ou pour vendre ? Est-ce que  les marchés sont “au plus haut”? Et si oui, que faire ?

Les arguments à l’achat, le camp du "Bull Market"

Dans le langage des traders, les acheteurs d’actions ou d’autres classes d’actifs sont appelés les Bulls, c’est-à-dire les taureaux. Ce sont les investisseurs qui anticipent une hausse du marché et qui déploient leur capital afin d’en profiter. En contrepartie, ils prennent un risque plus ou moins important si le scénario inverse se produit.

Les actions sont profitables sur les longues durées

Le meilleur argument qu’ils avancent est toujours le même. Le voici.  

Sur une durée de 150 ans, et sur une échelle logarithmique, il est indéniable que l’indice S&P 500 affiche une croissance impressionnante. Ceux qui ont investi dans la bourse américaine depuis longue date ont vu leur capital s’apprécier très fortement. Sur la base de ce seul graphique, pas de débat, achetez des actions (avec la partie de votre épargne que vous pouvez placer à très, très long terme).

Le risque zéro n’existe pas

Même le taureau le plus féroce doit reconnaître qu’il y a des périodes pendant lesquelles l’investissement en actions n’a pas payé. En investissant en bourse juste avant la crise de 1929, il vous aurait fallu 24 ans avant de retrouver le niveau de départ. Plus récemment le niveau du S&P500 d’août 2000 n’a été atteint à nouveau qu’en août… 2012, et le CAC 40 n’a toujours pas retrouvé son plus haut niveau historique datant du 4 septembre 2000 !

La question à se poser est donc de savoir si nous nous trouvons à la veille de 1929 ou de 2000, puisque les marchés actions ont récemment atteint de nouveaux sommets. Et puisque certains risques presque oubliés, comme l’inflation, font leur réapparition.

L’argument TINA

Les Bulls rationnels vous diront que malgré leur niveau de risque élevé, les actions offrent un retour sur investissement supérieur aux autres classes d’actif. C’est le fameux “There Is No Alternative”, ou TINA.

Si vous avez de l’argent à placer et que vous souhaitez le faire fructifier à un bon rythme, il n’y a pas vraiment d’autre choix que d’investir en actions. Les obligations ne rapportent plus grand chose, et on ne parle même pas des livrets ou autres placements traditionnels.

Donc vendre des actions pour prendre ses bénéfices d’accord, mais pour mettre l’argent au travail où ensuite ? Selon les taureaux, les investisseurs sont obligés de rester investis largement en actions, s’ils veulent générer du rendement sur leurs portefeuilles.

Mais en cas de retournement de sentiment de marché, pas sûr que l’argument tienne longtemps à lui tout seul.

Quelques raisons supplémentaires d’y croire

Les Bulls vous diront de garder en tête les fondamentaux suivants :

  • Les profits des entreprises sont solides et, selon les analystes financiers, continueront à croître, à un rythme moins soutenu certes, dans les trimestres à venir.
  • De même, la croissance économique reste largement positive, et, si l’impact du variant Delta diminue, pourrait même s’accélérer en 2022.
  • Enfin, les grandes banques centrales du monde, dont notamment la Fed aux US et la BCE en Europe, sont déterminées à maintenir les taux directeurs bas, estimant pour l’instant que l’inflation est transitoire.

Un taureau vous dira donc que malgré les quelques nuages à l’horizon, il y a toutes les raisons d’espérer que les actions continueront à sur-performer les autres classes d’actifs.

Pourquoi il faut vendre, selon le Bear

Les pessimistes, ceux qui vendent ou qui recommandent de vendre, sont appelés les Bears, c’est-à-dire les ours. Et ils sortent en nombre de plus en plus importants de leur hibernation. Car il est indiscutable que les marchés actions ont atteint des niveaux jamais atteints, ce qui laisse statistiquement supposer qu’un repli plus ou moins violent est à venir.

Mais, un marché qui a beaucoup monté ne constitue pas à lui seul une menace de krach. L’attente peut s’avérer très longue, et pendant ce temps, le Bear passe à côté de l’appréciation de son capital. Il subit ce qu’on appelle un coût d’opportunité : en ayant peur de perdre de l’argent, il n’en a pas gagné.

Dans le contexte actuel, quatre arguments sont avancés pour pousser les investisseurs à la prudence.

L'afflux d’argent frais par les petits porteurs n’est pas infini

Jamais dans l’histoire de la finance, les petits épargnants n’ont autant investi en actions qu’en 2021, comme en atteste le graphique suivant :

Source: Strategas

Or le marché des actions, comme tout autre marché libre, répond à la loi de l’offre et de la demande. Si les petits porteurs ont été attirés vers la bourse à cause de sa performance, leur investissement colossal est un des moteurs de cette hausse. Cet afflux d’argent frais, qui stimule les cours de bourse, doit s’arrêter un jour.  

L’appétit pour le risque est en déclin

Investir en actions est par nature risqué. Pour qu’il y ait des acheteurs, il faut donc que les investisseurs soient prêts à en prendre. Or des analyses montrent que les achats se concentrent de plus en plus sur quelques valeurs de l’indice.

Source: Financial Times

L’indice monte, mais sa hausse est portée par quelques valeurs seulement qui attirent une grosse proportion des achats. La confiance et l’optimisme ne sont plus généralisés. Un signal d’alerte pour les Bears.

Les niveaux d’endettement sont élevés et pourraient accélérer une correction éventuelle

Un investissement peut se faire de deux façons. Soit vous placez votre propre épargne, soit, pour les plus téméraires, vous empruntez l’argent que vous investissez.

Dans le premier cas, vous ne risquez “que” de perdre (une partie) de votre capital. Mais tant que vous n’avez pas vendu, vous ne crystalisez pas vos pertes et vous pouvez espérer vous refaire.

Dans le second cas, les choses peuvent aller plus vite, puisque le prêteur exigera davantage de collatéral ou un remboursement anticipé du prêt si la valeur des placements commence à chuter. C’est le danger quand on joue avec des sous qui ne nous appartiennent pas.

Le problème est que cet investissement “à crédit” (ou à “effet de levier” dans le jargon) est de plus en plus répandu. Les Bears notent que le niveau de la dette emprunté à des fins d’investissement a fortement augmenté pour dépasser 800 milliards de dollars cet été. En forte hausse par rapport aux 300 milliards de dollars empruntés sous cette forme à la fin de 2011.

En cas de correction de marché, il y a de grandes chances pour que les prêteurs forcent la vente d’actifs initialement achetés avec la dette, ce qui accélérerait d’autant la chute des cours de bourse. Un cercle vicieux s’installerait.

La profitabilité des entreprises : le verre à moitié vide

Les Bulls notent que la rentabilité des entreprises reste en hausse. Les Bears soulignent le ralentissement notable des révisions à la hausse de cette même donnée. Dit autrement, les nouvelles économiques restent bonnes, mais elles ne s’améliorent plus.

Pour eux, le verre est à moitié vide.

Dernier argument : les investisseurs en action ont bénéficié d’un marché généralement haussier depuis une décennie. Le marché a été très généreux avec ces derniers pendant longtemps. Il est probable qu’ils prennent massivement leurs bénéfices au moindre soupçon de retournement de marché. Dans ce contexte là, mieux vaut être parmi les premiers à appuyer sur la gâchette avant qu’il ne soit trop tard.

Alors, Bull ou Bear ?

La question à plusieurs milliards d’euros. Nous n’avons pas la réponse (et si nous l’avions, on ne prendrait pas le temps de rédiger cet article !). À chacun sa lecture du contexte actuel.

Mais nous avons une conviction qui peut aider les Bulls comme les Bears.

Les deux camps avoueront qu’il est impossible de prédire l’avenir et donc impossible de “timer” le marché. Nous sommes convaincus que la régularité de vos investissements constitue une force puissante pour faire fructifier votre épargne sur le long terme. Investir une somme fixe tous les mois est une solution simple et efficace pour minimiser les aléas liés aux conditions de marché, qui, par nature, sont imprévisibles.

Évitez le market timing, passer en mode automatique

Donc que vous soyez plutôt Bull, ou plutôt Bear, l’investissement régulier mérite votre attention, à partir du moment où vous souhaitez faire travailler votre épargne de façon efficace sur des durées longues, sans nécessairement y passer trop de temps.

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