Retour sur l'année 2022

Dec 28, 2022

L’année 2022 touche à sa fin, c’est donc le moment de faire le bilan. Pour faire simple — une valeur clé chez Cashbee — nous avons choisi de le faire en trois mots. Les voici.

Inflation

On s’y attendait, après les plans de relance massifs déployés par les gouvernements en 2021 pendant la pandémie. Mais on ne s’y attendait pas… autant ! La montée de l’inflation s’est manifestée beaucoup plus rapidement et avec beaucoup plus de sévérité que prévu. Selon le Financial Times, les économistes avaient anticipé une inflation à 2,4% cette année pour la zone Euro. Dans la réalité, la Banque Centrale Européenne estime que l’inflation aura atteint 8,4% en moyenne pour l’année, avec des niveaux d’inflation qui ont largement dépassé les 10% dans certains pays : Pays-Bas, Espagne, Allemagne, et notamment l’Estonie (21% d’inflation !). Aux États-Unis et au Royaume-Uni, la situation est tout à fait similaire. 

Initialement accusées d’attentisme, les banques centrales ont réagi avec fermeté, réhaussant les taux directeurs à chaque opportunité possible, avec des mouvements d’ampleur. La Fed (aux États-Unis), la BCE (pour la zone Euro) et la Banque d’Angleterre ont toutes appliqué des hausses successives de 0,75%. Avec des conséquences importantes sur les marchés financiers : les marchés actions et les marchés obligataires ont corrigé simultanément. L’indice boursier américain, le S&P500, a perdu près de 20%. En Europe, l’Eurostoxx 50 plus de 10%.

Terminons ce paragraphe sur une note positive. Il semblerait que l’action décisive des banques centrales commence à porter ses fruits. Les dernières données économiques de l’année indiquent en effet que le pic de l’inflation serait derrière nous, du moins aux US et très probablement également pour la zone Euro. 

Guerre

Vladimir Poutine l’appelle “opération spéciale”, mais soyons clairs : la guerre en Ukraine a marqué l’année 2022. Au-delà de la catastrophe humaine et matérielle qu’elle représente sur place, elle a aussi profondément impacté l’équilibre mondial. C’est le cas notamment dans le domaine du gaz naturel, après que la Russie ait décidé de fermer les vannes vers l’Europe de l’Ouest. Mais pas que. Avant qu’un accord ne soit trouvé, l’exportation de céréales ukrainiennes, dont dépendent bon nombre de pays importateurs de blé en Afrique et au Moyen-Orient, fut à risque. L’effet combiné de ces deux phénomènes a entraîné une hausse effrayante des cours des matières premières, et contribué à la flambée des prix dont nous parlions dans le paragraphe précédent.

Les sanctions économiques contre la Russie ont par ailleurs poussé de nombreuses sociétés à fermer ou vendre leurs activités dans le pays. La Société Générale y a vendu sa banque, McDonalds a quitté le pays. Un rideau de fer économique est tombé sur les frontières russes.

Sur le plan géopolitique, notons également que la guerre en Ukraine a sans aucun doute renforcé les velléités de la Chine à l’égard de Taiwan. En novembre, un discours du ministre Chinois des affaires étrangères explique que “l’indépendance de Taiwan et la paix de part et d’autre du détroit ne sont pas réconciliables”. 

Soulignons enfin l’instabilité civile grandissante en Iran : la répression sans précédent d’une révolte populaire a marqué le pays et le monde, suite à la mort de Mahsa Amini entre les mains de la police des mœurs. 

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Crypto-catastrophe

Le secteur s’est écroulé en 2022, il n’y a pas d’autres mots. À quelques jours de la fin de l’année, le bitcoin, la crypto-devise la plus connue et la plus largement détenue dans le monde, a perdu plus de 64% de sa valeur. L’ethereum, pas loin de 68%. Et c’est sans parler de plusieurs crypto-devises qui n’existent simplement plus.

Les causes de cet effondrement sont sans doute multiples. Mais nous pouvons à minima souligner une perte de confiance parmi (de nombreux) investisseurs, suite à la faillite spectaculaire de plusieurs acteurs dans le domaine. 

Il est aujourd’hui clair que l’absence de toute forme de supervision et de réglementation, longtemps mise en avant comme un principe fondamental de la finance décentralisée, a conduit à des abus de confiance à grande échelle. Ces fraudes ont eu, et continueront d’avoir des conséquences désastreuses. La seule faillite de FTX concerne plus d’un million de créditeurs, qui ont probablement perdu la totalité de leurs avoirs.

Nous ne savons pas si et comment le secteur de la crypto se relèvera de cette année désastreuse. Ses fans (inconditionnels) soulignent le rôle utile que peut jouer la blockchain dans de nombreux domaines. Ceux qui sont plus sceptiques réclament (beaucoup) plus de réglementation, et estiment que le secteur devra — à minima — se réinventer. 

L’ensemble de ces trois facteurs (inflation, guerre et effondrement des crypto-devises) ont fait de 2022 une année très complexe à naviguer pour les investisseurs. Malheureusement, 2023 risque de ne pas être beaucoup plus facile pour les épargnants. Un mot sur l’année à venir ?

Récession ?

C’est pour nous le risque principal qui se profile à l’horizon. En Europe, nous pourrions d’ailleurs déjà y être. Rappelons que selon la définition, nous sommes en récession lorsque l’économie se contracte pendant deux trimestres consécutifs. 

Pour la zone euro, l’approvisionnement en énergie est à surveiller de près. Cet hiver nous éviterons probablement les coupures d’électricité grâce à un automne particulièrement doux et le remplissage à plein des réserves de gaz. La constitution de ces réserves fut notamment facilitée par le fait que la Russie n’ait coupé l’approvisionnement du Vieux Continent qu’en septembre dernier. Sans flux en provenance de la Russie, la reconstitution de ces réserves en 2023 sera sans doute plus complexe. Or tout rationnement de l'énergie pèserait sur la confiance des ménages et la production industrielle. Ce qui augmenterait le risque de récession économique.

Par ailleurs, les taux d’intérêt vont très probablement continuer de croître. La BCE anticipe qu’en 2023 l’inflation se situera à 6,3%. Elle a donc indiqué que plusieurs hausses des taux directeurs seront nécessaires afin de la ramener à son niveau cible de 2%. Cette hausse des taux pèsera forcément sur l’activité économique. Cette politique monétaire commence déjà à faire sentir son effet sur le marché immobilier. Le coût des emprunts hypothécaires augmente rapidement, et freine les achats. De nombreux économistes prévoient d’ailleurs que les prix de l’immobilier vont baisser.

Enfin, surveillons le taux du chômage qui pourrait repartir à la hausse (et contribuer, à son tour, au risque de récession). La BCE prévoit une hausse pour la zone euro de l’actuel 6,5% à 6,9% à la fin de 2023. Les économistes interrogés par le Financial Times pronostiquent (en moyenne) un niveau plus élevé à 7,1%.

Pour finir sur une note positive, nous tenons à souligner la résilience dont l’économie européenne a fait preuve. Les entreprises et la population réussissent à réduire leurs besoins énergétiques, face à la menace d’une pénurie possible. La Chine a abandonné sa politique sanitaire ultra-restrictive, qui pourrait donner lieu à un rebond de son activité économique dans les trimestres à venir. Et les États-Unis sont en avance de cycle et ont déjà (probablement) passé le pic de l’inflation. 

Notons enfin la capacité historique des économistes à se tromper. Et insistons par conséquent sur le point d’interrogation dans notre sous-titre. L’année 2023 pourrait être marquée par une récession économique… mais rien n’est écrit ! 

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