Les Sociétés Zombies : Resurgissement Étonnant sur les Marchés

Jun 12, 2020

Les sociétés Zombies sont des entreprises “quasi-mortes” mais qui marchent toujours — walking dead, dans le jargon anglo-saxon. L’actu qui donne son sujet à cet article est surprenante : le cours de certaines sociétés zombies a récemment... augmenté !

Le cas de Hertz : en banqueroute, le cours de l’action s’envole

Le 22 mai dernier, la spécialiste de la location de véhicules Hertz dépose le bilan. Foudroyée par la crise du Covid, la société avait vu les deux tiers de son chiffre d’affaire s’envoler du jour au lendemain, faute de pouvoir opérer dans les aéroports. Impossible dans cette situation de s’en sortir, ce qui était déjà difficile avant la crise, vu la concurrence d’Avis, Europcar, Sixt, mais aussi de nouveaux acteurs comme Uber. 

Avec environ 19 milliards de dollars de dette dont une partie à rembourser rapidement, et sans espoir de voir le trafic aérien rebondir vite, il n’y avait pas d’autres solutions que de déposer le bilan. C’était d’ailleurs l’avis du plus grand actionnaire d’Hertz, l’investisseur Carl Icahn, qui a vendu ses parts et enregistré une perte de plus de 1,5 milliards de dollars au passage. 

L’action tombe à 40 centimes de dollars le jour du dépôt de bilan. Mais depuis cette déclaration, le cours de l’action Hertz a subitement reprise, pour atteindre 4,50 dollars, soit 675% en quelques semaines !

Plus loufoque encore : le prix actuel de l’action dépasse (!!) celui auquel le titre s’échangeait avant l’annonce du défaut de paiement. Pourtant rien n’a changé : Hertz est toujours en défaut !

Des “résurrections” en série

Hertz n’est pas un cas isolé. Le Covid a laissé bon nombre de cadavres dans son sillage, et d’autres sociétés en grande difficulté voient leurs cours subitement ressortir de terre.

La chaîne de magasins américaine J.C. Penny par exemple, qui a déclaré être en défaut la 15 mai, a vu le prix de son titre presque doubler depuis. Dans le domaine de matières premières, l’action de Whiting Petroleum a gagné plus de 300% depuis son dépôt de bilan le 1er avril.



Alors que la pandémie continue de faire des ravages à travers le monde, que le chômage explose et que le risque d’une seconde vague reste réel, comment expliquer cette envolée des cours de sociétés techniquement mortes (ou pas loin de l’être) ?

Les spéculateurs individuels et l'effet de reprise

L’environnement général constitue sans doute une première partie de l’explication. Après un dé-confinement plutôt réussi et une reprise progressive de l’activité économique, un vent de positivisme a soufflé sur les marchés et de nombreux épargnants se sont remis à investir.

Dans ce contexte, les actions très spéculatives de sociétés zombies ont notamment plu aux “petits porteurs” ; c’est-à-dire aux investisseurs individuels déployant des sommes relativement modestes. Plus le titre est risqué, plus les multiplicateurs potentiels sont hauts. Cette perspective de gain élevé, couplée à la simplicité d'usage d'applications de trading comme l'américaine Robinhood ont permis aux boursicoteurs d'acheter en masse des titres de sociétés connues “au plus bas”.

C'est un pari comme un autre. Mais nous tenons à souligner qu’en achetant des actions à 0,40€, on peut toujours perdre les 0,40€, qu'importe le track record ou la gloire passée de l'entreprise. Enfin, et c’est une erreur fréquente chez les investisseurs moins expérimentés, ce n’est pas parce qu’une société est connue et que son cours de bourse et au plus bas qu’elle représente un bon investissement et que le rebond (durable) du prix de ses actions est une certitude.

Mettez vos finances au travail !

Nous avons créé Cashbee, une app d'épargne simple et efficace, qui vous donne accès aux meilleurs placements depuis le confort de votre portable. Essayez-là !

Cashbee sur l'App StoreCashbee sur Google Play

M’Abonner

Une sélection de nos meilleurs articles chaque mois, et un briefing hebdomadaire sur les marchés

C'est noté. À très bientôt !
Hmm, quelque chose coince. L'adresse peut-être ?
Dans la même catégorie