Les ETF: on fait le point

Inventé relativement récemment — au Canada en 1990 — les Exchange Traded Funds se sont hissés en peu de temps au niveau des produits d’investissement les plus populaires au monde, et représentent aujourd’hui plus de 3.000 milliards d'euros. Le format et la philosophie des ETFs s’inspirent de la mutualisation des investissements, inventé par un marchand Néerlandais en 1774, souhaitant augmenter la diversité de son investissement, afin d’en réduire le risque. La raison de leur popularité s’explique par les caractéristiques techniques communes aux ETF, à savoir :

  • Simplicité (au moins initialement) du produit : dans leur format initial, les ETF sont des produits transparents qui ont pour unique objectif de répliquer le plus exactement possible la performance d’un indice boursier. Et précision importante, cela comprend les dividendes, car les ETF contiennent les valeurs (les actions) des indices qu’ils « traquent » et perçoivent donc les dividendes versées par celles-ci. Ces dividendes sont souvent automatiquement réinvestis dans le fonds (et donc dans l’indice).
  • Diversité : de part sa définition, les ETF peuvent porter sur des indices sur toute forme d’actifs sous-jacents. Les ETF les plus connus portent sur les indices boursiers les plus populaires dans le monde, comme par exemple le CAC 40 en France, ou encore le Dow Jones ou le S&P 500 aux Etats-Unis. Outre la diversité géographique, d’autres ETF proposent une exposition en actions sélectionnées de façon sectorielle (l’industrie bancaire ou l’industrie des nouvelles technologies par exemple). Les actifs sous-jacents ne sont d’ailleurs pas limités aux actions : des ETF existent également sur les indices obligataires (obligations d’Etat, obligations “investment grade”, obligations “high yield”) et sur des matières premières telles que l’or ou l’argent. Le géant Blackrock, le plus grand gestionnaire de ce type de fonds, en propose 800 aujourd’hui à lui seul !
  • Liquidité : les ETF sont cotés en bourse et s’achètent et se vendent tout au long de la journée aux conditions instantanées du marché, de la même façon que des actions “classiques”. Ils offrent donc - théoriquement - une liquidité très élevée.
  • Effet portefeuille : les ETF offrent à l’investisseur la possibilité de s’exposer à un portefeuille potentiellement très large d’actifs. Ainsi, un ETF S&P 500 donnera à l’investisseur une exposition aux 500 valeurs composant ensemble cette indice boursier.
  • Accessible avec des sommes modestes : cette exposition diversifiée peut être obtenu avec des sommes modestes, car les ETF représentent des fractions de leurs sous-jacents, permettant à un investisseur d’atteindre une diversification de son portefeuille sans devoir acheter une action de chaque société dans laquelle il veut investir. Les ETF ont ainsi sans doute contribué à la démocratisation des marchés financiers.
  • A frais réduits : comme le but d’un ETF est simplement de répliquer la performance d’un indice, sa gestion ne nécessite - dans la plupart des cas - pas d’intervention d’un gestionnaire d’actifs et/ou d’analystes de recherche. Il s’agit d’un investissement dit “passif” (contrairement à des investissements “actifs” où l’investisseur cherche à surperformer un indice donné), ce qui réduit en le coût, qui représente en moyenne un tiers des commissions facturées sur des fonds gérées activement.

Il est donc compréhensible qu’une large partie de l’épargne longue se soit détournée progressivement des fonds d’investissement “classiques” pour se porter sur les ETF.

Le support parfait ?

On pourrait le penser. Mais analysant les ETF de plus près, certains éléments sont à garder en tête :

  • Exposition biaisée aux “large cap” (les plus grandes sociétés, par capitalisation boursière) : typiquement, dans certains secteurs industriels, un investisseur ETF peut se retrouver avec une exposition limitée aux plus grandes sociétés actives dans ce secteur. Sans exposition aux acteurs de taille moyenne et/ou petites, il risque donc de manquer la performance de ces dernières.
  • Incitation à agir trop fréquemment : si l’épargnant a choisi d’investir sur un thème précis pour une période longue (10 ans ou plus), le fait de disposer d’une cotation “live” sur son ETF en permanence, peut l’inciter à vendre prématurément sa position (typiquement dans des phases de marché plus volatils, qui peuvent créer des craintes irrationnelles chez certains).
  • Coûts plus élevés par rapport à un investissement direct : lorsqu’on compare le coût d’un ETF aux autres types de fonds, les commissions sont largement inférieures. Mais lorsqu’on compare ce même investissement à un investissement dans une action directement, les coûts sont plus élevés. En effet, si les commissions d’achat et de vente sont les mêmes que pour une action, détenir un ETF vous coûtera une commission de gestion annuelle, que vous n’aurez pas à débourser pour la possession d’actions en direct. Par ailleurs, notamment pour les ETF ciblant des secteurs de marché de niche, l’écart entre les prix d’achat et de vente peuvent être importants.
  • Attention aux ETF “à effet de levier” : un ETF à effet de levier est un fond qui utilise des dérivés et de la dette pour amplifier les retours sur un indice donné. Ainsi vous pouvez investir dans des ETF qui répliquent le double ou le triple du S&P500. Cette catégorie d’ETF doit être soigneusement évalué, car si l’ETF est détenu pendant une période de baisse de l’indice sous-jacent, la perte théorique pour l’investisseur peut se multiplier rapidement. Si vous détenez un ETF “doublement exposé” au pétrole par exemple, une fluctuation de 1% du cours du pétrole devrait résulter en un changement de 2% du prix de l’ETF sur une base quotidienne. Cependant, si vous possédez cet ETF à effet de levier pour plus d’une journée, le rendement final de cet investissement s’écartera significativement de la performance du sous-jacent.

En conclusion, il n’est pas étonnant de constater que les ETF - fonds transparents, côtés, diversifiés, accessibles pour des sommes modestes et à faible coût - aient recueilli une part importante et croissante de l’épargne mondiale. Nous anticipons d’ailleurs que cette tendance persistera durant les années à venir, car ils constituent en effet un excellent moyen pour un épargnant “non-professionnel” d’investir son argent de façon diversifiée (et donc moins risquée) sur un ou plusieurs marchés ciblés, et de “jouer” la thématique et/ou le secteur de son choix. Ceci étant dit, il existe aujourd’hui un très grand nombre d’ETF, dont certains sont ultra-spécialisés - ce qui peut avoir des impacts sur les coûts qui y sont associés - et d’autres “à effet de levier”, dont les prix peuvent fluctuer très vite, à la hausse,… comme à la baisse.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la gestion passive, nous vous recommandons l'excellent site Épargnant3.0 d'Édouard Petit.

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