Le mot récession revient souvent dans la bouche des personnages politiques, des dirigeants d’entreprises ou encore d’économistes, soit comme un état qu’il faut éviter à tout prix, soit comme une situation dont il faut se sortir. Mais de quoi parle-t-on réellement ?
Voici sa définition, ses causes concrètes, et ses conséquences sur le quotidien des entreprises et des ménages. Mais aussi un bref descriptif des remèdes qui permettent de retrouver la croissance et d'en sortir.
Qu’est-ce qu’une récession ?
La récession, c’est ce moment où l’économie ralentit franchement. On en parle quand la richesse produite par un pays, le fameux Produit Intérieur Brut ou PIB, diminue pendant plusieurs mois de suite. Pour être en récession il faut donc que la réduction de l’activité économique soit persistante dans le temps et pas juste une petite baisse passagère. La plupart des économistes s’accordent pour parler de récession à partir du moment où l’économie d’une région ou d’un pays se contracte pendant deux trimestres consécutifs.
Dans une telle situation, les entreprises produisent et investissent moins, embauchent moins et les consommateurs freinent leurs dépenses, car ils gagnent moins. Mais aussi parce qu’ils sont moins confiants en l’avenir et mettent donc plus de côté, afin de pouvoir faire face à un potentiel coup dur.
Pourquoi une économie entre-t-elle en récession ?
Plusieurs facteurs peuvent faire tomber une économie en récession, mais généralement il faut que ces facteurs causent une baisse prolongée de la confiance des consommateurs.
Parfois, une crise financière met tout à l’arrêt, comme lors de la crise financière de 2008.
D’autres fois, un choc extérieur – une guerre, une pandémie, une envolée des prix de l’énergie – vient désorganiser toute l’activité économique. Nous précisons que cette guerre peut aussi être de nature commerciale : l’imposition de droits de douane élevés par un pays comme les États-Unis pèse sans aucun doute sur des secteurs entiers de l’économie européenne - comme l’automobile ou les vins & spiritueux - qui exportent une partie significative de leurs produits vers les USA.
Il arrive aussi que les banques centrales, en voulant ralentir l’inflation, augmentent trop les taux d’intérêt, ce qui refroidit brutalement la machine économique.
Mais une récession peut aussi venir d’un climat général d’incertitude. Si les ménages s'inquiètent de l’avenir, ils dépensent moins. Si les dirigeants d’entreprises se mettent à douter ou manquent de visibilité sur les trimestres à venir, ils investiront moins. Peu à peu, tout cela fait baisser l’activité économique dans son ensemble.
Quels sont les effets concrets d’une récession ?
Les conséquences d’une récession se ressentent dans la pratique. Le chômage commence à grimper, certaines entreprises réduisent la voilure, d’autres ferment. Les salaires stagnent, les hausses de prix deviennent plus difficiles à supporter. Pour beaucoup de ménages, les projets sont mis en pause : acheter un logement, changer de voiture, créer une entreprise… de nombreuses initiatives sont repoussées dans le temps.
L’État, lui aussi, est touché. Il encaisse moins d’impôts, mais doit soutenir davantage les personnes en difficulté. Les finances publiques se tendent, les marges de manœuvre se réduisent, et les débats économiques deviennent encore plus tendus.
Comment sortir d’une récession ?
Il n’y a pas de recette miracle. Mais comme une récession est stimulée et entretenue par un manque de confiance, il s’agit de trouver les moyens pour la rétablir. L’idée, c’est souvent de soutenir l’économie là où elle faiblit : aider les plus fragiles, encourager la consommation, relancer l’investissement. On peut penser ici au “Quoi qu’il en coûte” lancé par le président Macron pour soutenir et relancer l’économie pendant et après la pandémie du Covid.
Les banques centrales jouent un rôle crucial dans ce contexte. Car en réduisant leurs taux directeurs, pour que le crédit coûte moins cher, elles peuvent redonner un peu d’air aux entreprises comme aux particuliers. En effet, en leur donnant ainsi accès à des possibilités d’emprunts plus attractifs, elles peuvent stimuler la consommation, de nature à relancer un cycle économique vertueux.