Politique monétaire

Qu'est-ce que la politique monétaire ? Il s'agit de l'ensemble de mesures prises par les autorités monétaires, généralement la banque centrale d'un pays, pour contrôler la quantité de monnaie en circulation et le coût du crédit, avec pour objectif principal de maintenir la stabilité des prix et de soutenir la croissance économique. 

La politique monétaire est un ensemble de mesures prises par les autorités monétaires, généralement la banque centrale d'un pays, pour contrôler la quantité de monnaie en circulation et le coût du crédit, avec pour objectif principal de maintenir la stabilité des prix et de soutenir la croissance économique. 

La plupart des grandes banques centrales du monde, et notamment la Federal Reserve (la Fed) aux États-Unis, la Banque Centrale Européenne (la BCE) pour la zone euro, et la Banque d’Angleterre au Royaume-Uni, ont pour objectif affiché de cibler un taux d’inflation modeste d’environ 2%. Elles cherchent avant tout à assurer la stabilité de la croissance économique et minimiser les risques de crise financière ou économique.

Instruments clés pour implémenter une politique monétaire

Les Taux Directeurs

Les taux directeurs sont les taux d'intérêt fixés par la banque centrale (en France, il s’agit de La Banque de France). Ces taux directeurs déterminent le taux d’intérêt auquel les banques commerciales peuvent emprunter de l’argent auprès de la banque centrale, ou encore les intérêts qu’elles vont percevoir lorsqu’elles placent leur liquidités excédentaires à la banque centrale.

Mécaniquement, plus les taux directeurs sont élevés, plus il sera coûteux pour les banques de se financer auprès de la banque centrale. Et plus il sera économiquement intéressant de placer les liquidités excédentaires auprès de la banque centrale. Ainsi, on voit bien comment le niveau des taux directeurs va stimuler les banques commerciales, soit (quand les taux directeurs sont bas) d’emprunter beaucoup afin de prêter beaucoup à leurs clients, soit (quand les taux directeurs sont élevés) de “fermer les vannes du crédit” et placer de l’argent à la banque centrale, plutôt que de le prêter à leurs clients.

Par ailleurs, en relevant ou en abaissant les taux directeurs, la banque centrale influe sur les taux d'intérêt que les banques commerciales vont pouvoir offrir à leurs clients. Si une banque commerciale peut emprunter de l’argent à la banque centrale à des tarifs réduits (taux directeurs bas), elle peut se permettre de faire des prêts immobiliers, à la consommation et aux entreprises, à des niveaux de taux d’intérêts relativement bas également. Une réduction des taux directeurs peut ainsi stimuler les prêts aux individus comme aux entreprises, qui peuvent alors effectuer certaines dépenses et investissements. 

Inversement, une augmentation des taux directeurs renchérit le coût de financement des banques commerciales, qui doivent relever les taux d’intérêts qu’elles facturent à leurs clients. Bon nombre de clients potentiels pourraient alors décider d’emprunter moins, ou même différer leurs projets d’achat ou d’investissement, et ne pas emprunter du tout. Ce qui freine l’activité économique. 

Ainsi, la baisse des taux directeurs est donc un moyen pertinent pour stimuler la croissance économique, car l’argent devient moins cher. Alors que la hausse des taux directeurs permet de combattre l’inflation mais pèsera sur l’activité économique. Car dans un environnement de taux élevés, le nombre de personnes et d’entreprises qui souhaitent emprunter diminue et de plus en plus d’épargnants préfèreront faire travailler leurs économies à la banque plutôt que consommer ou investir.

Opérations d'Open Market

En plus de la fixation des taux directeurs, les banques centrales peuvent acheter ou vendre des actifs financiers, principalement des obligations d'État, pour injecter ou retirer de la monnaie de l'économie. Ce levier a des effets tout à fait similaires à la hausse ou la baisse des taux directeurs.

En injectant de la liquidité (c’est-à-dire en achetant des actifs financiers), la banque centrale stimule l’économie. Inversement, en cessant ses acquisitions d’actifs financiers, ou en vendant des actifs financiers, elle freinera la croissance économique et luttera ainsi contre les pressions inflationnistes.

Réserves Obligatoires

Les réserves obligatoires sont la proportion des dépôts que les banques doivent maintenir en réserve plutôt que de les prêter. Cette proportion est fixée par la réglementation bancaire, c'est-à-dire par les grandes banques centrales. 

Une augmentation des réserves obligatoires réduit mécaniquement la capacité de prêt des banques. En augmentant le niveau des réserves obligatoires, la banque centrale pèse sur la capacité de prêt des banques et donc sur la croissance économique. Elle peut ainsi combattre l’inflation. Inversement, en relâchant les reines, elle facilite l’activité de prêt et stimule le financement de l’économie. L’ajustement du niveau des réserves obligatoires est donc une arme de plus dans l’arsenal des banques centrales, pour influencer sur le niveau de l’inflation et éviter la surchauffe de l’activité économique ou, au contraire, minimiser les risques de récession.

Contrairement aux deux premiers leviers (fixation des taux directeurs et l’achat ou la vente d’actifs financiers), l’ajustement des niveaux de réserves pour le système bancaire constitue un outil moins évident à manier par les banques centrales. En effet, il serait néfaste pour les banques commerciales que la réglementation qui leur soit appliquée change régulièrement, car cela les forcerait à adapter en permanence leurs modèles d’affaires. 

Par ailleurs, les grandes banques internationales, comme BNP Paribas, JP Morgan, HSBC ou encore Santander, se font concurrence à travers le monde. Il s’ensuit que la réglementation qui leur soit appliquée doit être la même, afin d’assurer une concurrence loyale entre ces mastodontes, quel que soit leur juridiction d’origine. Ce qui nécessite un alignement entre banques centrales sur ce sujet. Et, sans surprise, les accords sur la réglementation bancaire prennent un temps considérable à être conclus.

Stratégies principales de politique monétaire

Les banques centrales peuvent combiner les différents outils décrites ci-dessus pour exécuter leurs politiques monétaires. Qui elles-mêmes sont ajustées au fil du temps, en fonction notamment du niveau de l’inflation, des anticipations sur l’inflation, la croissance économique et les anticipations sur la croissance économique du pays. Aux extrêmes, voici les deux stratégies principales : 

Politique Monétaire Expansionniste

Si la banque centrale (sous l’influence des dirigeants politiques ou pas) souhaite adopter une politique monétaire dite expansionniste, elle cherchera à stimuler l'économie en baissant les taux d'intérêt et/ou en augmentant la masse monétaire. Cette stratégie expansionniste est souvent utilisée en période de ralentissement économique, afin de relancer l’activité et d’éviter une récession possible.

Politique Monétaire Restrictive

À l'inverse, une banque centrale peut aussi adopter une politique monétaire restrictive. Celle-ci consiste à augmenter les taux d’intérêt et/ou de réduire la masse monétaire, afin de refroidir une économie surchauffée. Cette politique monétaire est typiquement déployée pour contrôler l'inflation lorsque cette dernière s’envole.

Implications et effets de la politique monétaire

Bien que l’objectif d’une politique monétaire peut varier d’un pays à un autre (inflation maîtrisée et/ou croissance économique stable, …), il est clair que celle-ci impacte directement ou indirectement plusieurs piliers de l’économie d’un pays donné. Les gouverneurs des banques centrales possèdent donc un très grand pouvoir d’influence. Leurs décisions impactent notamment l’inflation, la croissance économique et l’emploi.

Inflation et Déflation

La gestion de la politique monétaire est cruciale pour contrôler l’évolution des prix des biens et des services, que l’on mesure par le taux de l'inflation (qu’on désigne par le terme de déflation lorsque les prix des biens et services baissent). Les grandes banques centrales du monde se fixent généralement pour objectif de viser une inflation “proche de 2%”, perçue comme le niveau idéal pour assurer une croissance économique saine.

Croissance Économique

Comme nous l’avons expliqué précédemment, les politiques monétaires jouent donc un rôle déterminant dans la stimulation (ou, le cas échéant la réduction) de la croissance économique dans le temps. 

Emploi 

Une politique monétaire expansionniste favorise la croissance stimule l'investissement des entreprises et donc la création d'emplois. Une politique monétaire restrictive provoque généralement un ralentissement économique (ou même une récession économique) et fera donc augmenter le taux du chômage.

Interactions avec la Politique Budgétaire

La politique monétaire, appliquée par la banque centrale, ne fonctionne pas en silo et interagit souvent avec la politique budgétaire (gestion des dépenses publiques et des recettes fiscales), appliquée par le gouvernement. 

Mais attention, la banque centrale, dans la plupart des pays, est une institution strictement indépendante et peut donc prendre des décisions que le gouvernement n’aurait pas souhaité voir appliquées. La BCE a ainsi relevé les taux directeurs de façon significative, afin de combattre l’inflation, en ligne avec ses objectifs. Favorisant dans le même temps un ralentissement de l’activité économique dont plusieurs gouvernements européens se seraient bien passés. 

Défis et Considérations

Retards dans l'effet de la politique monétaire

Les mesures de politique monétaire peuvent prendre du temps pour faire sentir leur effet sur l'économie. Ainsi, les banques centrales sont régulièrement amenées à ajuster les taux directeurs à plusieurs reprises, et ainsi anticiper l’évolution probable de l’inflation et de la croissance économique dans un sens ou dans un autre.  

Taux négatifs 

Nous savons que les banques centrales peuvent stimuler l’économie en réduisant les taux directeurs, notamment dans un environnement déflationniste. Mais on aurait pu penser qu’il serait impossible de réduire ces taux directeurs en dessous de zéro. Les récentes années ont démontré le contraire, les taux négatifs ayant été appliqués pendant un temps par la BCE et la banque centrale Suisse entre autres. C’est-à-dire une situation où l'emprunteur se fait payer par le prêteur !

Indépendance des Banques Centrales

Dans la plupart des grandes économies démocratiques, comme aux États-Unis, en Europe, au Japon ou encore au Royaume-Uni, l'indépendance des institutions monétaires est vue comme cruciale pour la mise en œuvre efficace de la politique monétaire, évitant les interférences politiques, souvent plus court termistes.

Mais dans d’autres pays, les dirigeants politiques n’hésitent pas à interférer activement dans la politique monétaire, afin d’orienter l’économie et, disons le, souvent à des fins électoraux. Cela peut créer de l’instabilité financière, et de l’hyper inflation, néfaste pour les populations concernées.

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