Ce sont des termes très à la mode, notamment dans la presse financière. Et pour cause. Le déficit budgétaire et le déficit public sont des indicateurs permettant d’évaluer la situation économique d'un pays. Mais que signifie et qu’est-ce qui distingue ces deux indicateurs économiques ?
Le déficit budgétaire concerne le budget de l'État et le déficit public concerne l'ensemble des administrations publiques (y compris les collectivités locales et la sécurité sociale). Ces déficits reflètent un déséquilibre entre les recettes et les dépenses, menant à l'emprunt pour financer la différence.
Les causes des déficits
Conjoncture économique défavorable
En période de ralentissement ou de récession, l’activité des entreprises et la consommation diminuent, ce qui entraîne une baisse des recettes fiscales, notamment de la TVA, de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés. Parallèlement, les dépenses publiques augmentent, en particulier les aides sociales (chômage, RSA, subventions, etc.), afin de soutenir les ménages et les entreprises touchés. Ce double effet creuse le déficit public, qui se calcule en soustrayant les dépenses des recettes publiques.
Politiques budgétaires expansionnistes
Les gouvernements peuvent volontairement adopter des politiques budgétaires expansionnistes (et donc déficitaires) pour stimuler la croissance économique, surtout en période de faible activité. Cela se traduit par une augmentation des dépenses publiques sans hausse immédiate des recettes. Si ces mesures ne sont pas accompagnées de recettes suffisantes ou si la croissance tarde à repartir, le déficit budgétaire augmente.
Chocs externes
Certaines crises imprévues, souvent d’origine extérieure, peuvent avoir un impact direct et significatif sur les finances publiques. Une pandémie (comme celle du Covid-19), une guerre, une crise énergétique ou une catastrophe naturelle peuvent forcer l’État à engager des dépenses exceptionnelles et urgentes (soutien au système de santé, aides aux entreprises et aux ménages, etc). Ces dépenses imprévues alourdissent le déficit.
Gestion des déficits
Un manque persistant de fonds peut créer une spirale d'endettement, alourdissant les dépenses puisqu’en augmentant la dette, l’État augmente mécaniquement les sommes qu’il doit verser aux titres des intérêts dus sur sa dette. On parle de l’accroissement du coût de la dette. Pour maîtriser ce coût et l’endettement, les pouvoirs publics peuvent réduire les dépenses publiques en optimisant les services ou en repoussant certains projets. Ils peuvent également chercher à renflouer les caisses via des impôts plus lourds, de nouvelles taxes ou bien stimuler la croissance, car une conjoncture favorable génère plus de recettes fiscales ce qui aide à résorber le déficit.